La thyroïdectomie est l'ablation chirurgicale de tout ou partie de la glande thyroïde, située dans la région de l'encolure. Il produit des hormones qui contrôlent tous les aspects du métabolisme. Si comme beaucoup d'autres, vous souhaitez connaître les conséquences de cette intervention chirurgicale, la suite du présent article est faite pour vous éclairer.
Quand faut-il envisager l'ablation de la thyroïde ?
L'ablation de la thyroïde ou thyroïdectomie est envisageable dans les conditions ci-après :
- Cancer de la thyroïde : ce cancer est la cause la plus déterminante. La thyroïdectomie est proposée dans le traitement dudit cancer.
- Hypertrophie non cancéreuse de la thyroïde – goitre – : Causée par une carence en iode, elle entraîne une section partielle ou totale du nodule thyroïdien. Cette affection entraînant un inconfort insupportable.
- Hyperactivité de la thyroïde : encore appelée hyperthyroïdie, cette maladie entraîne une surproduction d’hormones thyroïdiennes par la thyroïde.
Pour finir, certains nodules thyroïdiens à diagnostic suspect peuvent conduire à cette opération.
Quelles sont les suites d'une ablation de la thyroïde ?
Après une thyroïdectomie, certains patients peuvent apercevoir des douleurs au cou et une voix rauque ou faible. Ce ne sont pas des dommages définitifs au nerf contrôlant les cordes vocales. Souvent dus à une irritation du tube respiratoire ou une irritation nerveuse pendant l'opération, ces symptômes sont de courte durée. En effet, le patient peut commencer à manger et boire comme d'habitude après l'ablation thyroïde. Selon le degré de la chirurgie subie, il peut même rentrer chez lui le jour de l'opération. De même, il peut reprendre ses activités habituelles entre 10 à 15 jours après l'opération.
Quels sont les risques d'une chirurgie de la thyroïde ?
L'ablation du nodule thyroïdien, lorsqu'elle est pratiquée et suivie par un chirurgien thyroïdien expérimenté, comporte des risques de complication assez légers. Autrement, le taux des risques évolue en s'aggravant.
Saignement dans le cou
Comme pour toute opération chirurgicale, le risque de saignement est prépondérant. La perte de sang dans le cadre d'une section de la thyroïde est généralement faible. De même que le risque d'avoir besoin d'une transfusion sanguine. Cependant, les saignements internes du cou peuvent mettre en danger la santé de la personne opérée. Car, au fur et à mesure que le sang s'accumule dans cette région, il fera pression sur la trachée ou les bronches jusqu'à provoquer des difficultés respiratoires chroniques. C'est pourquoi le médecin observe le patient toute la nuit suivant l'intervention. S'il ne révèle aucun signe de saignement et respire normalement, il pourra rentrer le lendemain matin. Une fois à la maison, les patients sont appelés à surveiller les signes, tels qu'une difficulté de respiration, une expression vocale aiguë et grinçante, une enflure du cou qui continue de s'hypertrophier et toute autre sensation d'inconfort dans la région. Une personne convalescente qui observe l'un de ces symptômes doit immédiatement alerter les urgences puis son chirurgien traitant.
Enrouement ou changement de la voix
Les deux types de nerfs qui contrôlent les cordes vocales sont situés près du nodule thyroïdien. Il s'agit du nerf laryngé récurrent et le nerf laryngé supérieur. Les lésions du nerf laryngé récurrent au cours de l'intervention peuvent faire perdre la voix ou provoquer un enrouement. L'enrouement peut également se manifester par une fatigue de la corde vocale, en raison d'une inflammation postopératoire. Les améliorations sont ressenties généralement après quelques semaines. Dans les cas aigus, il faudra attendre jusqu'à 6 mois. L'enroulement peut être définitif dans des situations rares. Encore que dans ces cas, il existe des stratégies pour atténuer le rendu d'une expression vocale totalement enrouée. Un oto-rhino-laryngologiste, spécialiste en chirurgie des oreilles, du nez et de la gorge, pourra établir un diagnostic précis du problème de thyroïde afin de prescrire un traitement pour améliorer l'expression vocale.
Hypocalcémie
L'hypocalcémie est une maladie caractérisée par un faible taux du calcium sanguin. Elle survient souvent par suite de l'ablation du nodule thyroïdien et de la parathyroïde. En effet, les glandes parathyroïdes sont situées près de la thyroïde ou attachées à elle et contrôlent les niveaux de calcium dans le sang. C'est pourquoi après l’intervention chirurgicale et avant de libérer le patient, son taux de calcium sanguin est contrôlé. En outre, on lui prescrit un traitement préventif de complément riche en calcium pendant 7 à 15 jours postopératoires.
Autrement, l'hypocalcémie peut provoquer un autre symptôme problème thyroïde, tel l'engourdissement et/ou des picotements – en l'occurrence à la périphérie des lèvres, dans les mains et les pieds –. À la première visite d'après intervention, le médecin vérifiera à nouveau le taux de calcium du malade opéré. Ainsi, ce dernier pourrait arrêter la prise de calcium plus tôt que prévu. Enfin, il est possible que les parathyroïdes soient blessées ou totalement sectionnées au cours de l'opération thyroïde. En cas de retrait total, l'hypocalcémie s'avère définitive et le convalescent devra subir un traitement continuel.
D'autres symptômes postopératoires légers, comme les séromes et les infections bactériennes, peuvent facilement se résorber avec un traitement approprié du médecin.